Ce dispositif propose d'ausculter tout type d'espace architectural afin d'en partager, dans les murs, une expérience collective d'écoutes aux frontières de la performance sonore, de l'installation et de la marche d'écoute. Le public est invité à parcourir le lieu selon diverses modalités d'attentions en vue d'une réappropriation sensible des espaces via des expériences révélant une architecture audible. Avec l'envie, ici, de venir écouter ce bâti comme on pourrait avoir envie d'écouter cette rivière, cette rue ou cette forêt, avec des murs en plus !
)) archi_teXtures sonores ((
En savoir plus
Je n’aime rien de plus qu’écouter
et partager des écoutes au grand air.
J’aime parcourir librement des espaces libres
par le regard et les oreilles,
ces oreilles là qui ont aussi des orteils.
Partir à l’écoute d’un territoire par la marche,
pour promener mes oreilles (puis celles d’un public)
dans les moindres recoins du paysage,
pour y chercher des points d’écoute(s) spécifiques,
de l’inouï,
ou bien encore pour saisir la banalité
et sa poétique triviale dans des dimensions inattendues,
parce qu’encore in-entendues,
ou simplement données à entendre,
autrement.
J’aimerais pourtant, ici, venir ausculter un lieu fermé,
une bâtisse, ses éléments constituants, son bâti.
Y proposer une installation performée.
Un concert d’espaces donnant à entendre,
à un public en mouvement,
les acoustiques natives -ou réinventées-
d’un lieu conçu autant comme un paysage
que comme un instrument
que comme un complice
avec qui j'improviserais en duo,
avec lui seul,
et tout à son écoute.
Écouter cette architecture
comme on écouterait tout environnement sonore
ouvert,
avec des murs en plus…
Envisager ces murs comme des parois qui,
au lieu d’emprisonner les sons,
ne seraient là que pour mieux les laisser respirer,
résonner, se répercuter.
Afin aussi de révéler les (presque) silences
qui les habitent, à l’abri.
Et
puisqu’il n’y a pas de mur qui ne soit poreux,
ouvert sur l’extérieur, par delà sa fonction,
écouter à travers eux,
les vibrations d'un monde
qui se donne
-toujours-
à entendre
derrière,
à travers,
au delà des murs.
Faire entendre l'organicité,
la vitalité sonore,
vibratoire du bâtiment qui,
comme tout écosystème plus vaste
est habité de nombreuses espèces en lutte,
en symbiose, en équilibre :
flux,
fluides,
courants,
ondes,
corps,
matériaux...
Dans un jeu de cadrages,
et re_cadrages,
de perspectives
et de boulversement de perspectives,
à travers le tracé de nouvelles lignes de fuites
mais aussi l’ouverture sur des horizons invisibles,
faire transparaître progressivement ce lieu
comme un paysage :
un paysage sonore architectural.
Puis re_composer ce paysage
à travers les résonances,
les échappées qu’offriront les différentes pièces,
dans leur enfilade,
leur superposition,
leur proximité,
leur éloignement.
Finalement notre dessein pourrait se résumer à
déconstruire cet édifice
à travers un plan sonore inédit :
une archi_teXture sonore.
Merci pour votre contribution.
Vous serez informés de sa publication ou d’une éventuelle demande de compléments.