Crari or not est un récit transmédia, sur un groupe d'adolescent, avant et pendant une fête. Le récit commence sur Instagram. Puis une installation performée en VR de 6 films subjectifs de 7 min chacun accompagnés de différentes installations numériques plonge le spectateur dans la fête. Les différentes expériences permettent de saisir et d’éprouver les sensations contradictoires des adolescents sans cesse confrontés à leur besoin vital d’existence sociale virtuelle et réelle parmi leurs pairs.
L’adolescence est le moment charnière où l’on teste, choisit, expérimente des postures, des masques sociaux pour exister et coexister parmi ses pairs tout en traversant les affres émotionnelles et existentielles propres à cet âge de la vie. Crari or not nous parle des paradoxes entre ce qu’éprouve intérieurement un adolescent et ce qu’il doit montrer pour exister parmi les autres. Mais qu’est ce qui est vrai ? Nos masques ou ce qu’on cache ?
Nous avons imaginé un « parcours sensible d’incarnation » composé de plusieurs modules. Dans ces installations, chaque spectateur est invité à se glisser dans la peau d’un des personnages de la fiction, à découvrir au travers des œuvres littéraires qui ont contribué à lui donner chair ce qu’il montre et ce qu’il cache, à s’identifier à l’un d’entre eux et à s’approprier la fiction... Les outils pour ce parcours font naviguer le spectateur entre réel et virtuel.
Le parcours est composé d’un espace de découverte des profils Instagram des personnages, d’une installation performée en réalité virtuelle, d’un QCM d’identification, d’un espace de contribution vidéo et photo. Le spectateur devient acteur, il revêt un filtre qui lui donne le visage d’un des personnages de la fiction et à son tour l’incarne. Le parcours peut durer 1h ou 2h, il est construit avec un atelier.
La partie 1 (Instagram ) est une création numérique présentant et donnant « vie » aux personnages. Elle nous plonge dans leur monde sur un réseau bien « réel ». Instagram, réseau bien réel, met en jeu une sorte de virtualité de soi. C’est le réseau des 15-16 ans, nous nous inscrivons ainsi au plus près de notre propos. Les posts, « réalistes » et scénarisés nous plongent dans une fiction entre réel et virtuel.
La partie 2 (Installation performative de VR – la fête d’Alma) est la bascule sensitive et physique du récit. 6 films subjectifs de 7 min chacun en 360° se répondent et se complètent. Le spectateur vit la soirée d’Alma par les yeux d’un personnage. Sous casque VR et dans le décor du salon, il est sollicité par une performeuse et navigue ainsi entre vision à 360° et sensations physiques bien réelles. L’expérience VR permet de déplacer le regard et de vivre les sensations internes de l’autre-que-soi, physiquement. L’incapacité à agir du personnage va le plonger dans des perceptions modifiées et cinématographiques.
