L'installation vidéo Graines aléatoires fait partie d'un projet collaboratif avec le chercheur en I.A. Romain Trachel, visant à générer des images de feuilles d'arbre via une I.A. dévellopée spécialement pour cette tache. L'installation est constituée de deux écrans synchronisés. L'un montre des feuilles générées à 25 images par seconde par l'I.A. entraînée, l'autre diffuse des dégradés de couleurs créés par le modèle non entraîné. Ce contraste explore la tension entre abstraction et représentation, révélant l'évolution de l'IA dans un espace latent et multidimensionnel.
Graines aléatoires
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L'installation vidéo Graines aléatoires fait partie d'un projet plus global appelé Les feuilles de l'arbre qui n'existe pas. Celui-ci recouvre tous les travaux réalisés en collaboration avec le chercheur en intelligence artificielle Romain Trachel. Ainsi, depuis 2017, nous avons développé une IA générative qui reproduit des feuilles d'arbre. Pour cela, je crée une base de données de photographies de feuilles d'arbre que je collecte directement sur les arbres. Les feuilles sont séchées, numérisées et archivées.
Chacune des collectes suit un protocole similaire : elles se font un jour donné sur un arbre donné. Chaque collecte concerne une espèce d’arbre différente. Dans ce projet, je suis la petite main de l'algorithme qui vient le nourrir.
Concernant l'installation vidéo Graines aléatoires, il s'agit de deux écrans qui diffusent leurs images de manière synchronisée. Le premier écran diffuse une vidéo de l’IA que nous avons entraînée avec Romain, qui génère des images de feuilles au rythme de 25 images par seconde. Elles évoluent en fonction du déplacement de l’algorithme dans l'imaginaire qu'il a cartographié suite à son entraînement. On dit qu'il circule dans l'espace latent.
Le second écran diffuse le même déplacement de l’algorithme, mais celui-ci n'est pas entraîné. Ce modèle d’algorithme, sans entraînement, génère des dégradés de couleurs très denses où l'ensemble du spectre chromatique est utilisé.
C'est en travaillant sur le rendu des images des feuilles que je me suis intéressé à ces « non-images » que sont ces dégradés. Elles sont les premières images du modèle non entraîné. C'est donc à partir d'elles que débute l'apprentissage de l’algorithme. Cette première image est générée de manière aléatoire, et le nom de l'installation vient de cette technique dite de « graine aléatoire ».
J'ai vu dans ces dégradés des abstractions qui seraient des possibilités d'image en puissance. Face au même algorithme entraîné sur des feuilles et donc entraîné à reproduire des éléments naturels, une tension se joue entre la vraisemblance et l'image calculée. Tel le côté pile et le côté face d'une pièce de monnaie, ils coexistent, car faisant partie du même objet tout en étant opposés. L'abstraction, comme la représentation, évolue au rythme du calcul et du déplacement dans cet espace mathématique multidimensionnel.
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