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Dans la performance live Le Chant de l’Ombre, le musicien Benoit Carré (SKYGGE), pionnier dans la création musicale avec l’I.A., et le collectif d’art numérique Cosa Mentale mêlent leurs univers dans une improvisation musicale et une expérimentation des nouvelles possibilités offertes par l'I.A. et le clonage vocal en temps réel.

Sur scène, Benoit Carré est accompagné des deux performeurs visuels de Cosa Mentale, qui agissent en direct sur un écran. Au piano, il déclenche des voix aux timbres hybrides, comme un écho intelligent aux notes jouées. Ces chants sont générés en temps réel grâce à une I.A. (SoMax, Ircam) qui écoute ce que joue Benoit Carré et sélectionne, par similarité, les chants d’un corpus qu’il a constitué.

Grâce à un modèle de clonage vocal en temps réel, la voix de Benoit Carré et le son du piano droit donnent naissance à des sonorités fantomatiques : timbres de voix hybridés de chanteurs des années 30, voix éthérée d’une chanteuse de jazz des années 60. Ces sonorités s’intègrent dans un set aux accents ambiant-électro. En cela, la musique fait écho à l'idée d'hantologie : ce retour du passé dans le présent se fait ici à travers l’I.A., mêlant clonage et génération de fragments musicaux directement issus de l’improvisation musicale. Comme un écho intelligent qui s’émancipe du son, improvisations musicale et visuelle sont interconnectées.

Les mouvements du musicien sont captés par des caméras infrarouges, pour créer des ombres réelles mais aussi des formes évolutives. Ces formes évolutives sont générées et modifiées en temps réel par le collectif Cosa Mentale. Les visuels réagissent aux sonorités, aux gestes et impulsions de Benoit Carré, accompagnant l’improvisation musicale de manière fluide, dans une esthétique en perpétuelle transformation. L’interaction entre le son, la voix et l’image crée une symbiose qui prolonge l’expérience sensorielle, offrant une interprétation graphique, presque organique, de la musique et de la voix.

Les frontières entre la voix organique, la voix synthétique, la présence et son ombre s’effacent pour ouvrir un espace de création inédit, où l’aléatoire et l’improvisé s'ajoutent aux variations propres des systèmes d’I.A. en fonction de leur capacité de calcul et de la mémoire disponible.