Stéphane Marin invite un groupe de 15 à 20 personnes à (re-)découvrir, en marche, l'environnement sonore d'un territoire par le biais de différents types d'expériences sensibles d'écoutes. En recourant à l'écoute "augmentée", en superposant une création sonore poreuse à l'écoute naturelle «in situ», nous proposons de modifier radicalement les cadres d'écoute. Les sons dans le casque se «frottent» aux sons des lieux traversés qu'ils invitent à redécouvrir, en les révélant, synésthésiquement, autrement.
Les Marches Inouïes
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Après une séance de Yoga des oreilles, Stéphane Marin accompagne un groupe de "promeneurs écoutants" dans une marche d'écoute suggèrant subtilement des points d'ouïe, invitant par sa présence à d'autres manières de tendre l'oreille. Que ce soit au contact de la matière sonnante, dans la plus proche intimité de l'objet sonore, ou encore, à l'écoute des résonances naturelles d'un lieu, il tisse, peu à peu, pas à pas, une trame sonore partagée avec l'auditoire. Que ce soit à travers des casques ouverts et poreux à l'environnement sonore ou, tout à l'inverse, sous des casques anti-bruits sonorisés qui nous en coupent, la bande son composée en écho aux lieux traversés, vient re_composer un paysage sonore partagé et vécu, ici et maintenant, là où l'on n'entendait auparavant que des bruits…
Entre écoute im-médiate de l'environnement sonore in situ et écoute casquée de prises de sons de terrain (field recording) collectés en amont sur site, et réassemblé en studio, se profile en route cette promenade d'écoutes inouïes. Le dispositif aiguise toutes les perceptions de manière synesthésique. Créant un trouble au sein des diverses perceptions, il vient aussi re-situer les auditeurs au coeur des espaces traversés.
Afin de mieux saisir les spécificités sonore des lieux, nous recourons aussi bien à des micros traditionnels (couples stéréos, micro canon, parabole) mais aussi à des micros moins conventionnels comme les micros binauraux intra-auriculaires, les micros contacts ou bien encore des hydrophones, géophones et des micros à champs électromagnétiques. Certains de ces dispositifs de captation permettent de donner à entendre des sons jusqu'alors inaudibles et de plonger litteralement au coeur de la matière afin de faire entendre une réalité sensible inouïe.
L'écoute de la musicalité indigène des sons est une porte d'entrée vers certains enjeux de l'écologie sonore. En effe qu'ils soient naturels ou urbains, non-humains ou technologiques, discrets ou entêtants, l'écoute consciente affine la perception qualitative de ces sons, et aide à se les réapproprier - eux, ainsi que leur territoire d'émergence - sans discrimination.
De cette écoute intime des lieux émerge, chemin faisant, une nouvelle géographie sonore, une représentation originale et sensible de ces espaces traversés, un paysage sonore vécu de concert, ensemble, in situ.
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