Lipstrike est la contraction entre "lipstick" et "Counter Strike" et veut dire frapper/ attaquer/ démonter/ rencontrer/ allumer/ jouer avec les lèvres. Créée en résonance avec la polémique du GamerGate et abordant le sexisme dans les jeux vidéos, Lipstrike est une performance live streamée sur la plateforme TWITCH, durant laquelle une performeuse utilise un rouge à lèvre connecté à l’ordinateur comme contrôleur pour jouer à Counter-Strike. Utilisé pendant la partie, le contact entre la peau et le rouge à lèvre revient à appuyer sur la gachette dans le jeu.
Lipstrike
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Inspirée des performances Velvet-Strike et du collectif 0100101110101101.org, Lipstrike s'inscrit dans une démarche artistique engagée. Elle se déroule à la fois sur la plateforme de jeu et en physique, rendue visible par un stream.
La difficulté de ne pouvoir sauter ni se déplacer latéralement, ainsi que la latence dans le tir due au mouvement du rouge à lèvres, complexifient et rendent plus performative l'expérience de jeu. L'objectif initial était de s'approprier un espace virtuel souvent dominé par des communautés masculinistes, remettant en question leur occupation exclusive de ces espaces.
La performance déconstruit les stéréotypes de la "gamer girl" en y juxtaposant l’image de la "Femme fatale", ainsi l’artiste cherche à questionner et désactiver ces fictions machistes d’images de femmes passées au rouleau compresseur du mâle gaze.
A l’occasion de l’exposition virtuelle Vral - Milan Machinima's festival la vidéo de la performance a été enrichie avec des GIF de personnages queers de jeux vidéo, offrant une revanche narrative à ces figures souvent marginalisées dans l'industrie.
En tant que curatrice de jeux vidéo, l'artiste met en lumière les biais normatifs présents dans les jeux vidéo, notamment le personnage "neutre" de base souvent un homme blanc, révélant ainsi les structures patriarcales et coloniales dans l'industrie. Elle critique également la représentation simpliste des conflits dans les FPS, comme Counter-Strike, qui perpétuent des stéréotypes et des visions manichéennes. Bien que cette critique ne soit pas explicitement présente dans la vidéo, l'artiste se positionne en faveur d'un féminisme intersectionnel, trans et décolonial, soulignant la diversité des mouvements féministes et leur lutte contre le sexisme, le racisme et la LGBTQphobie dans l'industrie du jeu vidéo.
Format vidéo : L'oeuvre se présente sous format vidéo accompagnée d'un livret qui recense plusieurs commentaires récoltés suite à la publication de la vidéo et de différents articles.
Format performance + discussion : L'oeuvre peut également être présentée comme une performance live. La performance à alors lieux à la fois en ligne, republiée sur la plateforme twitch, dans le jeu et en présenciel par l'artiste qui performe avec le contrôleur alternatif. La partie est également projetée en direct.
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