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Luciférine est une performance sonore et sculpturale pour bactéries bioluminescentes. Son nom emprunte celui d’une molécule au cœur de la réaction chimique de la bioluminescence, la lumière émise par les êtres vivants. Dans l’obscurité, une assemblée d’humains assiste au déploiement de ces bactéries sous forme liquide dans une sculpture-instrument constituée de modules en verre. Au fur et à mesure de son parcours, la lumière vivante dessine les contours d’une entité chimérique et compose une musique évoluant par strates en entrant en contact avec des capteurs sonores. Véritable terrain de jeu pour bactéries, le dispositif procure l’oxygène nécessaire à la bioluminescence par le brassage et la mise en mouvement du liquide lumineux. Luciférine propose d’établir une connexion multisensorielle avec ces organismes marins microscopiques proches de ceux à l’origine de la vie sur Terre.

C’est l’expérience d’un voyage immobile et contemplatif que l’œuvre propose, voyage rendu possible par l’immersion dans le son et la lumière, voyage exceptionnel également : rares sont celles·eux qui ont déjà été témoins de phénomènes de bioluminescence. Cette démarche artistique prend un réel tournant contemporain à ce jour où la bioluminescence est étudiée pour différentes applications notamment dans le domaine médical microbiologique, le traitement des eaux et l’éclairage urbain végétal.

Luciférine se décline en format installation dans lequel la sculpture-instrument entre en mode veille. En attente de ses bactéries, l’installation est alors révélée au grand jour, contrairement à l’obscurité du mode performance. De l’eau claire circule, remplaçant le fluide bactériologique et les sons produits sont réduits aux cliquetis mécaniques du dispositif. Lors d’activations ponctuelles (mode performance) les bactéries bioluminescentes se propagent dans la sculpture- instrument et révèlent alors tout son potentiel sonore et lumineux.

Luciférine est l’occasion de figurer un monde désirable semblant presque à portée de main, dans lequel humains et non-humains sont co-créateurs.