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Le mathématicien Henri Navier et le physicien George Gabriel Stokes définissent par leurs travaux respectifs, en 1823 puis en 1845, une équation décrivant le mouvement des fluides. Cette équation assez méconnue du grand public reste encore aujourd’hui essentielle dans les logiciels d’images de synthèse et dans les simulations virtuelles de fluides.

S’il y a de la beauté dans ces représentations mathématiques, c’est parce que la nature s’y exprime directement. Loin de nous éloigner de cette nature, ces images de synthèse nous rappellent sa beauté et nous permettent de voir ce que l’on ne voyait plus.
Les « crêtes » du titre de l’œuvre évoquent bien sûr les pics de vagues imaginaires, mais elles renvoient aussi à l’esthétique du film.
Le spectateur lui aussi se trouve sur une crête, pris entre la conscience que ce qu’il regarde est faux – qu’il ne s’agit que de représentations visuelles d’équations – et le plaisir et la magie de voir des points perdus dans l’espace comme des liquides en mouvement.

« Dans l’évidence des flots, l’œil se laisse emporter par la dynamique des particules blanches, surpris par la force et la célérité des ondes. Parfois il se perd dans un microbalancier de flux et reflux de la matière noire.
Les vagues sont-elles nées d’une montagne cachée ?

Au sein du cadre, les brisants dansent. Se succèdent élans, accélérations, hésitations.
Les crêtes se créent au gré des contre-courants et criblent les creux.
Les vagues ne s’épuisent pas, leur course est effrénée ; en cela scélérates.

Il semblerait que le mouvement soit contraint et que l’échappatoire n’existe pas.
Depuis combien de temps dure cette lutte ? »
Texte S.Z.