Payed by heartbeats est une installation qui génère des créations uniques à partir des battements de cœurs de ses participants.
Payed by heartbeats
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Payed by heartbeats est une installation qui invite ses participants à confier des données biométriques, leurs battements de cœur, pour générer une composition unique tracée par un bras robotisé.
Pour que la machine créée une composition unique et personnalisée à chaque participant, ces derniers doivent la rémunérer en données biométriques. Ils se retrouvent devant un distributeur d’œuvres, qui accepte seulement les battements de cœur comme devise. Monnaie de singe ?
Cette devise est plus précieuse que l’or, plus intime qu’une signature sur un chèque. Les battements de cœur peuvent parfois en dire plus long sur l'état émotionnel d'un individu que ses expressions faciales. Il est ainsi d'autant moins anodin d'accepter de les confier à une machine.
Placé devant une webcam, le participant est analysé par une intelligence artificielle de reconnaissance visuelle qui extrait des images son rythme cardiaque. Ces données sont envoyées à un algorithme qui les mobilise pour générer une création personnalisée dessinée par un robot traceur.
Le mécanisme que propose cette œuvre à ses participants, payer une création originale et personnalisée en données biométriques, n'est pas si éloigné du choix tacite que nous faisons lorsque nous confions à des plateformes nos données personnelles en échange de services gratuits ou personnalisés, ou encore à un dispositif de surveillance en l'échange d'une promesse de sécurité.
Habituellement, ce choix se fait plus ou moins consciemment : nous savons quel service nous obtenons, sans forcément réaliser le prix que l’on a payé à travers nos données pour l’obtenir. Cette fois, les participants doivent faire ce choix consciemment : sont-ils prêts à confier leurs données biométriques en l'échange d'une œuvre originale ?
Cette œuvre invite à une prise de conscience quant à l'existence de ce choix. Elle questionne aussi nos limites : jusqu'où sommes-nous prêts à aller pour obtenir des services gratuitement ? Existe-t-il une limite aux données que nous sommes prêts à fournir en contrepartie ?
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