Veille infinie est une installation transmédia qui met en scène et propose une critique des stratégies de prédation des grandes plateformes de l'industrie numérique. Comment font-elles pour nous fidéliser à leurs services ? Le plus souvent, elles y parviennent de façon manipulatoire, en rompant des régimes d'opposition traditionnels entre vie publique et privée, ou entre temps de travail et temps de repos. Nos vies sont enrégimentées par les dispositifs dont nous nous entourons : les modules composant Veille infinie mettent en relief cette influence insidieuse.
Veille infinie
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Veille infinie est une installation immersive, vidéo et plastique. Elle incorpore une expérience de réalité virtuelle, un court-métrage en images de synthèse, des animations conçues pour divers dispositifs numériques (un projecteur laser, des blocs holographiques, un panneau LED) ainsi que plusieurs sculptures créées par conception et fabrication assistées par ordinateur.
Veille infinie s’organise autour des thématiques qui structurent aujourd’hui le débat public concernant les technologies numériques : l’économie cognitive, la souveraineté des données, la légalité des techniques de captation attentionnelle et de profilage.
L’hyperconnexion aux réseaux globaux de l’information a instauré une nouvelle normativité : nous avons la responsabilité d’être disponibles à tout moment. Ce faisant, un temps de nos vies habituellement « improductif », la nuit, est grignotée par des logiques utilitaires et marchandes.
Veille infinie montre comment les technologies numériques ont transformé nos rapports au travail, aux loisirs et à la sexualité, sous l’effet de nouvelles contraintes, inhérentes à la soumission de nos relations sociales au calcul.
Le film éponyme, présenté en fin de parcours, contextualise également les liens qui ont toujours soudé les développements de la psychologie, des médias de masse et de la publicité (du fondateur des « relations publiques » Edward Bernays, le neveu de Sigmund Freud, aux travaux plus récents en psychologie cognitive, qui structurent la recherche dans les laboratoires de « captologie » outre-Atlantique).
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