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L'avenir des machinimas ne réside pas uniquement dans un mode de narration linéaire empreinté à la vidéo ou au cinéma, mais plutôt dans leur mise en espace, dans leur hybridation avec d’autres formes : la peinture, la sculpture, l’installation in situ, le déplacement de perspectives, l’interaction. Ceci afin de passer d’un espace virtuel à la création d’un espace physique projeté qui peut alors être habité physiquement.
A cette dématérialisation de l’objet , à ces « mouvements d’images » vient répondre l’abstraction de l’image produite par le moteur de jeu vidéo. La mer devient abstraite, se remplit de glitchs et son image se transforme en une suite de polygones fragmentés qui s’étirent sous l’oeil de la caméra virtuelle. Elle se déploie alors sur une mer de sable ondulé, l’espace se transforme en une mer de couleur, qui illumine les lieux les plus sombres.
"Dans une cave, taillée dans la roche volcanique, pas loin de Notre-Dame du Port, la sublime église romane de Clermont-Ferrand, après avoir descendu d’interminables marches, on découvre dans l’obscurité un faisceau de lumière coloré qui balaye une plage de sable. On dirait que la terre vibre, se soulève doucement, qu’une onde la parcourt. Lentement progresse un jeu de rayures de teintes accordées, violettes, jaunes, vertes, oranges, citrons, etc. comme un clin d’oeil à un Buren déluré. Des haut-parleurs invisibles diffusent des vibrations rassérénantes. On a envie de plonger dans cette atmosphère souterraine et pourtant si céleste. Isabelle Arvers nous offre la clé de l’arc-en- ciel : nous pouvons nous promener dans ses plis contrastés, nous envelopper dans son étoffe nuancé. L’espoir de vivre dans un monde amical nous guérit de nos idées noires, si facilement entretenues par le spectacle de l’inconscience politique contemporaine." Jean Paul Fargier, Video Turbulence