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À une époque où la bioluminescence terrestre se raréfie avec le déclin massif des insectes, Luciférine est l’occasion de découvrir ce phénomène envoûtant des profondeurs sous-marines. C’est l’expérience d’un voyage immobile que l’œuvre propose, voyage rendu possible par l’immersion dans le son et la lumière, un voyage exceptionnel également : rares sont ceux - a fortiori à notre époque et à nos latitudes européennes - qui ont déjà été témoins de phénomènes de bioluminescence.

Luciférine propose aux spectateurs et spectatrices une expérience sensorielle, esthétique et collective, donnant à une assemblée d’humains la possibilité de voir et d’écouter des bactéries bioluminescentes, des organismes microscopiques proches de ceux à l’origine de la vie sur Terre.

Cette nouvelle installation de Thomas Laigle explore de nouvelles qualités chromatiques offertes par la bioluminescence - ses tons bleus subtils demandent un temps d’adaptation pour être appréciés - et sonores que cette sculpture-instrument produira. En effet, cette lumière vivante est amplifiée et sonorisée par des capteurs. Le son détient cet incroyable potentiel émotif qui nous relie au temps présent et permet de révéler la beauté de la matière. Dans Luciférine, les mouvements du liquide lumineux à l’intérieur du réseau de clepsydres - ancienne horloge à eau - créent des rythmes relativement lents comparables à la musique drone, évolutifs par nappes, propices à un sentiment de plénitude. Les modules sphériques de cette sculpture sont conçus en verre soufflé, une matière évoquant également une certaine sensualité organique.

Dans un premier temps, cette installation est visible/audible dans le cadre de performances. Par la suite, elle pourra intégrer des espaces d’exposition quand les conditions techniques de son autonomie en culture bactériologique seront acquises, en tant qu’installation indépendante, tout en étant encore activée ponctuellement lors de performances. Luciférine est l’occasion de figurer un monde désirable, semblant presque à portée de main, dans lequel humains et non-humains sont co-créateurs, et où les énergies biosourcées sont valorisées.