De la Normandie aux sommets des Alpes, des fins fonds de l’Écosse aux polders néerlandais, il parcourt et filme passionnément les éléments. Pour lui, la technique est un environnement qui doit remettre en question notre séparation présumée avec la nature.
Son travail navigue entre cinémas, galeries, espaces d’exposition et scène avec de nombreuses prestigieuses collaborations. Prenant de différentes formes — film linéaire, film génératif, performance, impression, installation — ses œuvres sont le résultat d’une intense recherche expérimentale qui défie et déjoue les capacités de ses machines.
L’exploration avec l’informatique de l’internet et de la vidéo à la fin des années 90, le conduit à poser les bases d’une esthétique nouvelle en étant le premier à travailler les images en mouvement par le détournement des méthodes de compressions numériques de la vidéo. Jacques Perconte nous fait rentrer dans la nature même de l’image et de ses processus de fabrication.
Ce travail s’inscrit dans une histoire critique des représentations, de la peinture au cinéma. La tradition du paysage est envisagée dans une nouvelle primitivité permise par la technologie : Jacques Perconte nous révèle « le paysage de l’image plutôt que l’image du paysage ». C’est une approche esthétiquement inédite qui à partir du renversement des dysfonctionnements de l’image numérique, s’inscrit dans une réflexion sur la nécessaire réappropriation des technologies par les artistes face au déterminisme des appareils de perception et de calcul.
Mais cette grâce de la rétro-ingénierie, de la manipulation des technologies de codage et de stockage, du détournement des procédés de l’industrie dépasse la question technique et fait de ses paysages, des fééries chromatiques dont le succès est populaire va en grandissant. Si la dimension politique n’est pas en reste, elle échappe à une critique autoritaire de l’état du monde pour en faire un poème. Libérer l’image, c’est libérer le cœur. L’amour est au centre de tout.
«Les films de Perconte nous entraînent dans l’apprentissage sensible d’un autre rapport au vivant, fait de perceptions infimes, d’une vie secrète de la matière, révélée par un vitalisme de la technique. » Alice Leroy