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Exploration et découverte, formes visuelles et sonores
Dès l’installation Swell and Cords, Tristan Ménez a repéré les possibilités qu’offrent les vibrations sur la matière. En janvier 2019, il souhaite produire une performance live autour de l’installation Bloom. Une collaboration s’engage alors avec Benjamin Le Baron pour concevoir la composition sonore de la performance Instabilités.
L’exploration et la mise en pratique des connaissances sur les vibrations, la matière et le son, les conduisent progressivement vers une autre problématique : élaborer une composition sonore et visuelle où le son et l’image se confondent, créant ainsi une synesthésie hypnotique.
DEUX compositionS cinétiqueS et sonoreS
Dans la performance, le dispositif permet à la fois de produire du son et de l’image grâce aux vibrations. Celles-ci parcourent le liquide, le strient, le déforment, l’explosent, permettant une génération de formes et de mouvements aléatoires, comme autant de projections graphiques en suspension. Certains pigments de peinture, par exemple, produisent des phénomènes physiques étonnants en se diffusant dans un autre liquide. La composition musicale et les mélodies permettent de renforcer l’univers artistique recherché, la science-fiction. Les pulsations de basses, issues des vibrations parcourant la plaque de plexiglas, apportent quant à elles une esthétique minimale à la performance, entre Drone et Art Sonore.
Dans l’installation, les artistes explorent la dimension inverse, où les variations aléatoires du liquide altèrent le son en temps réel. L’expérience, qui repose sur la fragmentation de Marangoni, est filmée et projetée dans l'espace de présentation, et les interactions des fluides captées par la caméra sont traitées par un programme afin de produire de la musique en temps réel. La captation vidéo en macro du mélange, enrichie d’effets vidéo, s’oppose à la taille réelle du dispositif, et permet aux spectateur·rices, par l’imagination, d’être transporté·es dans un univers sans repère d’échelle. Le dispositif, en forme de sablier, et les gouttes tombant à intervalles réguliers, viennent de plus questionner notre rapport au temps.
Le projet Instabilités plonge les spectateur·ices dans un univers oscillant entre l’infiniment petit et l’infiniment grand, et jouant sur la frontière entre abstraction et représentation du réel, entre science et science-fiction.