Singuliers Pluriel est une installation audiovisuelle immersive qui tend à questionner le processus de réactivation, de modification et de détérioration des souvenirs au travers de l’image vernaculaire, mes films de famille. C’est un « théâtre de la mémoire » où le spectateur déambule au milieu des images-souvenirs, projeté dans la représentation d’un espace mental.
Singuliers pluriel
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Singuliers Pluriel est une installation visuelle et sonore immersive et interactive. Le visiteur pénètre dans un espace obscur où se mêlent des objets à des écrans de projection et des hauts-parleurs. Sur ces écrans, une sélection de films de famille issus des archives personnelles de l’artiste y est montée en temps réel. L’installation agit en système autonome qui écrit en temps réel une partition image-son non linéaire. En suivant les mécaniques mnésiques, elle active, répète et déforme les images et les sons en fonction de ce qu’il s’est passé, de ce qu’il se passe, de ce qu’il pourra se passer.
Dans cette métaphore du cerveau, le visiteur y fait figure de stimulus potentiel, ses déplacements influent instantanément sur le montage en cours. Plongé dans ce « théâtre de la mémoire », le visiteur circule, explore et appréhende l’œuvre à travers son propre rapport au temps et à l’espace, tout comme à son propre vécu. Puisque chacun peut se reconnaître dans un film de famille, il peut également s’y projeter, tisser des liens, des ponts dans ce récit fragmentaire. En utilisant ainsi le caractère commun des images de famille, il s’agit de les faire sortir de leur sens personnel pour les amener vers l’universel. L’installation tend alors à faire ressentir les chemins de pensée de la mémoire, dans leurs multitudes et leurs instantanéités. Singuliers Pluriel est une allégorie de la mémoire.
Singuliers Pluriel s’appuie sur le rapport entre mémoire épisodique et mémoire sémantique. La mémoire épisodique concerne des expériences personnelles passées, la mémoire sémantique, moins affective, est, elle, celle des connaissances générales. La mémoire épisodique s’incarne dans différents couples écran-haut-parleur diffusant en temps réel un montage d’après une sélection d’extraits de films de famille. La mémoire sémantique est quant à elle représentée par des zones-objets symbolisant un espace domestique.
Chaque zone-objet est corrélée à un corpus d’archives vidéo distinct et est connectée aux couples écran-haut-parleur qui lui sont les plus proches. Le visiteur se déplace dans cette métaphore du cerveau. Il navigue entre mémoire épisodique et sémantique et y devient ainsi un stimulus actif de cet espace mental temporaire. En s’approchant d’une zone-objet, il « réactive » le montage en temps réel. Ce montage évolue selon des principes de fonctionnement cérébral.
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