En nous déplaçant dans le cercle de lumière face à l'écran, nous voyons notre image apparaître, comme dans un miroir. Puis, lentement, ce reflet se dissout, se fragmente en infimes particules qui se disséminent dans l'air sans jamais complètement disparaître. Les particules de tous les visiteurs cohabitent et se mélangent infiniment. Avec le titre Je(u), Jisoo Yoo questionne les limites de l'individus et sa place dans l'univers, mais elle nous invite aussi à nous amuser dans ce cheminement de réflexion, à jouer avec notre identité.
Je(u)
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L’installation interactive Je(u), qui a été rendue possible par une mise en œuvre mathématique élaborée, transforme notre perception d’un ‘soi’ en une figure fugitive, inconstante, éphémère. La complexité du logiciel utilisé pour le projet est inversement proportionnelle à l’évanescence de ce qui se produit lorsque le spectateur traverse l’espace circonscrit de l’installation. En effet, en se dirigeant vers l’installation, on découvre, projeté sur un écran, un mouvement de particules qui semblent suivre les mouvements de l’air autour de notre corps. L’image du visiteur, d’abord un peu trouble, apparaît furtivement à l’écran avant de se dissoudre en un tourbillon de particules. Dans un perpétuel mouvement de temps et d’espace, celles-ci se posent peu à peu au sol et vont rejoindre celles des autres visiteurs passés avant nous. Les données de chacun restent en suspension dans l’espace virtuel, et continuent à interagir, formant un paysage en constante recomposition. Dans cette installation qui interroge les limites de la perception et du « soi », tout ce que l’on voit est un mirage, une image, renvoyant à l’interprétation du cerveau.
Le mouvement des visiteurs génère une danse de particules dans le monde virtuel. Les traces des autres communiquent au visiteur et elles se mélangent, chacun d’entre nous est étendu dans l’autre, et chacun d’entre eux vit partiellement dans l’autre. Il n’y a pas de frontière nette entre toi et moi. «Je» devient alors un « jeu ». L’idée de soi devient une improvisation avec les choses qui sont hors de nous dans une scène limitée. Ce «jeu» de «je» est à la fois notre réalité et une illusion. Nous sommes un spectacle illusoire qui évolue, disparaît, et se recrée en continu.
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