La lecture du réel par le regardeur est le sujet principal de l'œuvre d'Etienne Rey. À travers ses installations ou ses sculptures, il met en distorsion ce qui semblait poser les bases de compréhension d'un contexte donné. Dans son travail, il est avant tout question de perception, de point de vue et d'une forme d'expérience sensorielle. La lumière, qu'elle soit naturelle et se reflète sur des matériaux filtrant, diffractant, ou artificielle jouant avec l'obscurité et la brume, est un vecteur essentiel de cette transfiguration. Écran, trame, flou, turbulence, vortex ou réflexion sont quelques-uns des items de son vocabulaire plastique, ils sont les outils de cette déstructuration de la réalité.
L’œuvre est perceptuelle, elle s’aborde sans connaissance particulière, dans une recherche d’universalité. Chacune de ses installations explore une expérience phénoménologique, et déploie des espaces, parfois instables, où tout évolue en permanence en fonction de l’environnement, de la lumière, de la position du regardeur, de son point de vue, de ses déplacements. Le mélange entre les reflets et la matière nous plongent dans un trouble optique et sensoriel.
Chaque oeuvre pourrait se définir comme un miroir qui permettrait de renouveler notre regard. Dotée de ces incessants changements de perception, la démarche d'Etienne Rey évoque les dangers d’une pensée qui se construirait en ignorant le doute.