Une grande membrane en bioplastique dont l’éclairage varie au grès de l’énergie résiduelle captée sur le bâtiment, le Centre Pompidou (Fossilation, 2021), un câble qui s’anime, tel un serpent, réagissant au rythme des images qu’il est sensé transporter (Snakable, 2020), une sculpture qui respire, se déformant en relation à son public (RÉESPIRATION, depuis 2019, en cours), des stèles sur lesquelles tombent des gouttes d’eau formant l’image de pleureuses ou le texte d’une épitaphe (A Présent et Pleureuses, 2010-2017), un grand monolithe et une application pour smartphones qui permettent de partager des rythmes et des messages en morse à l’échelle de la ville (Surexposition, 2014-2016), un ballon robotisé qui joue contre les joueurs (Le 23ème joueur, 2012), un dispositif pour faire la fête tout en mettant à l’épreuve des systèmes de contrôle informatisés (Discontrol Party, 2009-2018), un mur de compteurs qui relate les activités du public lui faisant face (Valeurs croisées, 2008), une enseigne lumineuse qui cherche ses mots (Enseigne, 2012), une vidéo de golfeurs qui se mettent au travail suivant les invectives du public (Temps libre, 2004), des images de traders et de manifestants variant au rythme des indices boursiers qui les composent et les décomposent (All Over, 2009), un grand compteur de distances qui incite à s'approcher du lieu dans lequel il est installé en vitrine (À Distances, 2012), une foule qui s'anime à l’image pour saluer le geste d'un spectateur (D'autant qu'à plusieurs, 2001), …
Samuel Bianchini crée des dispositifs artistiques sous formes d'installations, de scénographies, d'événements ou sur internet. Ces dispositifs ont en commun d'opérer, ils interagissent, se produisent dans une relation effective avec leur contexte, avec le public, le réseau ou parfois avec eux-mêmes. Ce qui se joue est ancré dans le présent, dans un processus qui nous prend à partie quand il ne s'effectue pas avec notre participation. Ces processus sont à la fois bien concrets - ils opèrent sous nos yeux - et en même temps symboliques - ils font sens, au pluriel, ils sont polysémiques. Les dimensions opératoire et symbolique se conjuguent et se renforcent mutuellement, pour produire les conditions d'expériences esthétiques et pratiques, affectives et effectives, nous incitant à contempler, à réfléchir autant qu'à agir.