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The Shape of Things to Come est constituée de deux parois verticales et parallèles de tiges en plastique recyclé. Celles-ci émergent du sol et s’entrelacent au sommet créant une sorte de canopée. Elle forme une arche invitant le spectateur à pénétrer dans son noyau.
De l’intérieur, le spectateur avance au milieu de cette forme organique, observant l'évolution lumineuse générée par les capteurs. De l’extérieur, le spectateur déambule autour de ce paysage étrange, où se mêlent corps, lumière et matière. Il contemple cette dialectique entre la matière plastique et un phénomène souvent invisible, la pollution atmosphérique, où l’air se trouve matérialisé dans une surface composée à partir de déchets.
L'intensité et la qualité des bains de lumière viennent sublimer la matière et mettre en récit les variations de la qualité de l’air à l’échelle d’une ville ou d’un territoire, dans les 15 derniers jours. En avançant sur cette ligne de temps, il laisse aussi son sillage, comme une allégorie de son empreinte sur le territoire.
Selon les principes du biomimétisme, sa forme et sa conception s’inspirent de l’architecture des nids d’oiseaux jardiniers. De la même manière que ces oiseaux récoltent ce qu’ils trouvent dans la nature pour fabriquer leur habitat, elle est réalisée en plastique recyclé, dans une démarche de transformation de déchets en matériau artistique.
Son dispositif interactif inspiré de l’art cinétique vient révéler les traces laissées par une partie de notre activité polluante sur la planète. A l’encontre des discours collapsologistes, elle propose une perspective « réparatrice », matérialisée par un nid potentiel et par la promesse d’un usage éco responsable des ressources de notre planète.
Ainsi l’installation imaginée par Diego Ortiz et Hernan Zambrano agit tantôt comme révélatrice et informatrice, tantôt comme sentinelle et refuge : tout en alertant sur notre rôle dans la pollution atmosphérique, elle nous offre la perspective d’alternatives concrètes pour nos modes de vie, telles que la frugalité, le réemploi, l’observation du vivant.
Cette pièce conçue pour l’espace public constitue un jalon important vers la désacralisation de l’œuvre d’art.