En savoir plus

Dans cette réinterprétation contemporaine du patrimoine aubracois, les deux artistes s’emparent des récits qu’ils ont collecté pour créer une trame narrative alimentée par des sons d’archive des années 60, date de la collecte menée par le CNRS visant à étudier la vie, les coutumes et les traditions des éleveurs de cette région du Massif Central. Dans la continuité des projets menés par les deux artistes liés au patrimoine oral et culturel de certaines régions ou groupes de
personnes, La trahison soulève la question de la transmission. Comment aborder artistiquement la possible disparition d’un métier, d’une pratique artistique, d’un savoir-faire, d’un répertoire. En utilisant des enregistrements de morceaux traditionnels pour donner le jour à de nouvelles compositions et en donnant à entendre des ethnomusicologues, collecteurs et musiciens d’hier comme d’aujourd’hui, les deux artistes traitent aussi de la question de l’hybridation et de la transformation des corpus musicaux du territoire à travers le temps. En manipulant les matières brutes, l’intention des deux artistes est de dépasser la simple documentation et de s’orienter vers des formes plus contemporaines qui rendent hommage à ce patrimoine immatériel. La réinterprétation expérimentale qu’ils proposent, à l’instar des répertoires traditionnels en mouvement constant, tente d’ouvrir de nouvelles perspectives artistiques à tout un panel de sonorités, mélodies et chants aubracois.